Michèle BATTUT

La peinture de Michèle Battut tente de capter le plus insaisissable : le paysage du rêve.
Même architecture, mêmes couleurs : et surtout même atmosphère que dans la vision onirique.
Tout se passe comme en enfance : on n’est plus que ce qu’on voit.
On est là, et en même temps on n’est pas là. On se dit : « C’est donc vrai ? »
Et pourtant ça ne l’est pas.
Car nous le savons bien: la vie, le monde ne ressemblent pas à ça.
Seulement voilà : dans les tableaux de Michèle Battut ils ont tout air de l’être.
En ne l’étant pas.
Alors ce tremblement, ce vertige.
Et cette nouvelle question : comment diable fait-elle, pour nous faire croire au toucher de cette soie,
à la colère de ce ciel d’orage, mieux encore, à l’odeur des nuages ?
Aucune réponse, jamais. Seulement ce curieux vertige.
Alors on devient comme ce qu’elle vient de peindre.
Fiché soi-même dans la toile, sans savoir pourquoi.
Irène Frain,
écrivain et journaliste,
pour le livre «Voyages» Battut,
Éditions Jean-Pierre Delvilles

